mardi 17 novembre 2009

T'as vu...?

Le texte pour le workshop de typographie... pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?

"T'as vu? T'as vu? T'as vu comment on est devenus? Tu m'as vue m'abandonner à lui? Tu t'es vu te faire oublier? Tu as ressenti la même faille? La brèche entre nos corps, le trou béant de nos âmes disgracieuses que seul le vent glacial traverse...? Tu l'as vu toi aussi, hein, dis? Je suis pas folle? Oui. Je sais que tu t'en es aperçu, j'ai vu l'ombre passagère de la terreur et de l'effroi traverser tes yeux à mesure que s'égouttaient mes mots: tu as compris de quoi je parlais, hein? Tu te mens à toi-même en ne l'avouant pas à voix haute. Tous ce qui existe devrait être exprimé. Mais tu vis selon tes propres fondements...ce que tu peux être retors.

Une canette vidée nous sert de cendrier. On est arrivés au point d'avoir tellement froid qu'on ne le ressent même plus, d'ailleurs même notre corps tous entier on ne le sent plus. Seule la fumée qui se répand dans tes poumons et les gerçures de mes lèvres trouvent encore sensations. Seul l'écho de nos voix résonne encore à nos oreilles.

Ça fait un moment qu'on est assis là, quelques heures déjà. Ça fait un moment qu'on parle. Les langues se délient la nuit après un certain temps. Il est 05h41. Les rails défilent entre nos jambes, ça fait un moment qu'on a arrêté de porter à nos lèvres cette bouteille de blanc posée entre nous deux. On a commencé à quelle heure? Avons-nous seulement commencé à un moment? S'il n'y a pas eu de début, peut-être qu'il n'y aura pas de fin, quel ennui. Je te prend par la main et t'entraine au bout de la nuit. Oui, je suis incorrigible. Je vais essayer par tous les moyens de te dominer, mais s'il te-plaît ne te soumets jamais sinon mon désintérêt sera total et mon dégoût injustifié et injuste... ne me regarde pas comme ça, tu as aussi tes contradictions. Tu fuis dès que je crois te tenir, tu me retiens dès que je me lasse.
On a de belles nuits devant nous. Où ranges-tu ton fouet et le paracétamol? Tu n'en as pas? Tes mots et tes mains feront l'affaire alors, un soupçon de peinture aussi...peut-être. On verra, on improvisera. On a le temps. Le temps est long, mais il faut en garder un peu pour demain quand même.
Tu n'as rien à craindre si tu n'as rien à perdre."

Encore une...


Je vous épargne la dizaine d'autre...

La voie ferrée...

Comment perdre son temps...

Série de calques du parcours, infiniment long et minutieux à faire, totalement inutiles au final...

Anne, maîtresse de la bienséance...


On ne peut se rendre compte qu'elle est vraiment comme ça, qu'en la connaissant suffisamment...

Ludivine, l'asiat ravagée par tous les vices...


Dessin juste comme ça, pour renouer avec l'encre de chine, je l'ai échangée contre le mythique "Your mum is watching you!"

Jojo a trouvé un propriétaire...



...Bien qu'elle n'ait pas inventé l'eau tiède...

dimanche 15 novembre 2009

On se lance dans le scan...

Cours de nu du mardi, "la masse", pastels, modèle blanc.
Ce n'est pas forcément la plus réussie, mais c'est celle que je préfère.


vendredi 13 novembre 2009

Quand on mange trop de champignons crus...ça donne ça...




Jojo est née ce matin, en cours supposé de dessin, Jojo est une cervelle dégoulinante, les gens s'obstinent à croire que c'est un garçon...

jeudi 12 novembre 2009

Ce sont les rives de l'océan qui nous bercent de mélopées.

Alors voilà. Je viens de finir un superbe film. Un de ces films qui donne envie de prendre un sac à dos et de partir, loin, peu importe où peu importe pour combien de temps, si possible ne pas revenir. Fuir cette vie de consuméristes.
Au lieu de ça ? Je dessine une porte.
"C'est pas moi, on me l'a demandé". Non on m'a pas demandé de dessiner une porte et une table à 05:32 un samedi soir/dimanche matin, c'est seulement mon interprétation personnelle d'une consigne de plus. D'une consigne de plus sur la longue liste invisible et tacite de consignes, règles, lois, ordres, conseils à suivre tous les jours pour des durées plus ou moins longues. Cela va du "ne pas stationner" (quelle idée d'interdire de se poser à un endroit particulier de cette Terre que personne ne possède et sur laquelle j'ai autant de droits et de libertés que toi ou lui) au "faites un dessin par jour au moins, sur l'espace et la perspective" (de là découle une porte) en passant par "la majorité à 18 ans" (quoi? Quelle notion de majorité, quelle inhibition de liberté ?). On pourrait ainsi et contre toute raison (mais avec toute logique) démonter un à un tous ces ordres, lois, règles, consignes, conseils imposés de façon plus ou moins strictes et à interpréter de façon plus ou moins libérale (exemple bête de Lafesse: "Monsieur l'agent, la loi dit que le 14 juillet les pétards sont autorisés !").
Je n'ai pas envie de faire la révoltée, ces lois en grande partie et dans la limite du raisonnable je les suis, à mon insu qui plus est, juste par habitude, éducation forcée et/ou morale ingurgitée par cachets entiers.
Je dis juste que de temps à autre, il faut se jeter en arrière, essayer de reculer encore la tête (oui, oui, cette position moche où on a un triple menton au moins) et regarder, regarder quoi ? Rien, regarder ce qu'on a sous les yeux tous les jours, mais avec juste un petit peu plus de recul. Pas assez pour prendre le sac à dos, suffisamment pour passer une nuit blanche à dessiner des portes en se haïssant de suivre cette consigne vaguement utile à trèèèèès long terme si on voit assez loin et croit assez en sois pour rester dans cette filière abstraite qu'est l'art. Alors dans ce cas là, peut-être qu'avoir dessiné une porte le dimanche X octobre à 05:45 aura servi à quelque chose (mais là encore il faut prendre en considérations tout un tas de critères: il faut être dans un domaine artistique où on dessine, où on a besoin de perspective, où on a besoin de porte. Mais en dessinant une porte à 18 ans, c'est certain qu'à 35 je pourrai plus me les encadrer et que je me serais, personnellement, recyclée).

On est dimanche, il est 05:51 et je viens de finir un film superbe.
On est dimanche, il est 05:54 et je dessine désormais une porte en ruminant de le faire, en plus c'est ennuyeux.
On est dimanche, il est 05:54 et je n'arrive pas à tracer des traits droits, pas plus maintenant là, que le lundi, mardi ou n'importe quel autre jour à n'importe quelle autre heure d'ailleurs, mais quelle utilité de tracer des traits droits quand on a inventé la règle, outil très accessible dont je sais me servir comme beaucoup d'autres personnes. d'ailleurs il y a tellement de personnes qui savent utiliser une règle que je ne peux même pas mettre cette qualification sur mon CV.
On est dimanche, il est 05:57, en fait je n'ai fait qu'un trait verticale (bon il ne l'est pas vraiment vu que je ne sais pas tracer de traits droits sans règle), cette porte je ne l'ai pas finie, je ne l'ai presque pas commencée, mais l'idée et l'initiative y sont. Peut-être que cette porte très conceptuelle plaira à ce vieux bougre de prof qui aurait davantage sa place à l'armée que dans une salle qui sent la peinture.

On est dimanche, il est 06:01.

Tout a un début.


Eh oui, moi aussi, finalement je me suis laissée tenter par un blog. J'ai beau me cacher sous l'excuse que ce n'est pas un " skyblog" pré-adolescent, mais juste une page de quotidien, quelques mots en vrac, quelques dessins vite faits, quelques textes arrachés... Mais au final un blog reste une partie impudique et prétentieuse de sois. Évidement on se dit toujours que pour nous ce ne sera pas pareil, qu'on ne va pas se laisser prendre au piège...qu'importe, les faits objectifs ne mentent pas. Ceci est le début de ma déchéance...la classe.